Le Coeur de l'Océan
Le fameux bijou porté par Kate Winslet dans le film "Titanic" est fictif, mais inspiré d'un joyau réel. Son histoire est fascinante.
Connu sous le nom de "Hope" aujourd'hui, ce diamant bleu originaire d'Inde pesait plus de 110 carats avant d'être retaillé à plusieurs reprises. Selon la légende la plus courante, un voleur l'ayant juste dérobé dans un temple sur la statue d'une déesse aurait été frappé par la foudre à l'instant même où il en sortait. Certains voient en lui la première victime d'une longue série parmi les propriétaires du Hope. La pierre précieuse est réputée maudite.
C'est le voyageur Jean-Baptiste Tavernier qui la ramène en France au 17ème siècle. Il la vend à Louis XIV en personne, qui la fait retailler à la mode de l'époque pour la porter sertie dans une broche sur son foulard les jours de fête. Lors de cette opération, le joyau est passé à environ 68 carats, et il devient alors connu sous le nom de "diamant bleu de la Couronne de France" ou "Bleu de France".
A sa mort, c'est Louis XV qui en hérite. Il le fait inclure dans une parure spectaculaire entourant son insigne de l’ordre de la Toison d’Or. Seulement, en 1791, la très grande majorité des joyaux de la couronne sont volés lors de ce qu'on appelle depuis lors "le casse du millénaire". Le Bleu de France est dans le lot.
Vingt ans plus tard, en Angleterre, un diamant bleu de 45 carats apparait alors que ce vol vient, à 48 heures près, de tomber sous le coup de la prescription. De nombreux experts s'accordent à déclarer qu'il s'agit du Bleu de France qui aurait été retaillé. Il vient d'être racheté par le banquier Henry Philip Hope, dont il va désormais conserver le nom.
Resté dans la famille du banquier jusqu'en 1901, il change ensuite plusieurs fois de mains. Parmi ses propriétaires successifs, il semblerait que plusieurs aient connu un destin tragique. En 1949, Harry Winston, célèbre joaillier américain, le rachète pour la dernière fois. Il en fera don au Smithsonian Institute de Washington dix ans plus tard. C'est aujourd'hui le second objet d'art le plus visité au monde, juste derrière La Joconde de Léonard de Vinci.
Pour celles qui se seraient bien vu le porter, il y a donc peu d'espoir. Néanmoins, La Maison Leysen conserve parmi ses trésors des diamants fabuleux qui éclipseraient facilement sur votre gorge bien des actrices américaines.
Photos: Hope -Chip Clark // Blue Moon - Sotheby's